Romain Grégoire : il nous raconte son Tour de France !
À seulement 22 ans, Romain Grégoire s’impose déjà comme l’un des visages à suivre du cyclisme français. Son deuxième Tour de France a été un concentré d’émotions : des sourires sincères, des jambes solides, quelques coups durs… et surtout la preuve qu’il a l’étoffe des grands !
Dans cet épisode présenté par Claire Bricogne, en partenariat avec Groupama, il revient avec sincérité sur les temps forts de son mois de juillet : ses top 5 face aux meilleurs, son échappée à domicile, sa chute… et ses ambitions pour la suite.
Trois semaines à la hauteur des rêves
Au lendemain de l’arrivée sur les Champs-Élysées, Romain savoure encore l’instant : « Je réalise que je viens de parcourir 3 300 km ». Plus que la fatigue, c’est la satisfaction qui domine, celle d’avoir bouclé trois semaines intenses dans un Tour au niveau exceptionnel.
« Ce n’est pas la plus belle course du monde pour rien. On passe par toutes sortes d’émotions, mais ce sont trois semaines incroyables », confie-t-il.
Derrière les traits marqués, il y a surtout la joie d’avoir vécu une expérience unique.
Parmi toutes les étapes, l’une reste particulièrement vive dans sa mémoire. Ce matin-là, l’excitation se mêlait à la concentration. « Les jambes répondaient, mais je savais que le parcours ne ferait aucun cadeau. » Sous la chaleur, dans des cols interminables et face aux changements de rythme, chaque coup de pédale devenait un défi relevé avec envie.
Dans les ascensions, l’ambiance portait les coureurs : spectateurs, encouragements, cloches « Par moments, tu oublies presque la douleur tellement le public te porte. Et puis, deux virages plus loin, il n’y a plus personne et tu te retrouves seul avec ton souffle et tes jambes qui brûlent. »
Des places d’honneur… qui en disent long
Dès la première semaine, le jeune puncheur a marqué les esprits : 4ᵉ à Boulogne, 5ᵉ à Rouen, au milieu des monstres Pogacar et Van der Poel. « Me retrouver à la bagarre avec eux, c’était une vraie référence pour ma saison. ». Pas de victoire cette fois, mais des signaux forts : Romain sait se hisser au niveau des meilleurs, même quand l’intensité monte. Son profil explosif, capable de tenir un gros rythme avant de placer une accélération tranchante, confirme qu’il a les armes pour briller au plus haut niveau.
La deuxième partie du Tour s’est avérée bien plus montagneuse et usante, mettant le coureurs à rude épreuve. Mais Romain a puisé dans ses ressources mentales : « Tous les jours, c’est le mental qui prend le dessus. Le corps n’a pas envie, mais une fois qu’on met le dossard, on retrouve toujours un fond d’énergie. » Étape après étape, il a maintenu sa place, malgré la fatigue accumulée et les pièges du parcours.
Même sa chute lors de la 20ᵉ étape n’a pas entamé sa détermination. « J’étais déçu, bien sûr, mais aussi super content de la journée. J’avais tout bien fait jusqu’à ce moment-là. » Un sentiment paradoxal, mais révélateur : plus qu’un résultat manqué, cet incident a mis en lumière sa capacité à encaisser les coups du sort et à s’en servir comme carburant pour la suite.
Une progression qui inspire
Le bilan ? Plus que positif. Une victoire et un maillot jaune sur le Tour de Suisse, une 2ᵉ place aux championnats de France et un Tour de France solide face aux meilleurs. « C’est une progression linéaire depuis trois-quatre ans. Rien ne tombe de nulle part. »
Avec son entraîneur Maxime, Romain veille à ne jamais s’installer dans le confort. « On ne veut pas tomber dans une routine. Chaque année, on ajuste pour continuer à progresser. » Le Tour 2025 a montré qu’il n’est plus seulement un espoir : il fait désormais partie des acteurs majeurs du peloton. Fraîcheur, mental d’acier, sourire sincère… tout laisse penser qu’il écrira de grandes pages du cyclisme français. « Le Tour, rien que le terminer, c’est déjà un bel aboutissement. Mais moi, je veux continuer à lever les bras. »
Et maintenant ?
Le Tour de France n’est pas un aboutissement, mais une étape dans la trajectoire de Romain Grégoire. Son programme mêlera classiques, courses par étapes et, pourquoi pas, un retour sur la Grande Boucle. Il le sait : l’aventure ne fait que commencer.
« Ce que je retiens, c’est que le Tour, c’est unique. L’ambiance, l’intensité, le public… Rien ne ressemble à ça. Et quand on y a goûté une fois, on a forcément envie d’y revenir. »