Clara Pichon : UNe amatrice sur les traces du tour de france

Clara Pichon a découvert le vélo en septembre 2023. Dix mois plus tard, elle participait à deux Épreuves de l’Étape du Tour de France : la version classique et la version féminine organisée avec Zwift. Une progression fulgurante, marquée par une approche singulière de l’endurance, entre spontanéité, plaisir et dépassement de soi.

Une entrée tardive mais déterminée dans le monde du cyclisme

Avant de se lancer dans les sports d’endurance, Clara montait à cheval. Rien ne la prédestinait à se retrouver au départ d’une cyclosportive d’envergure. Et pourtant, c’est un choix de vie simple qui initie le changement : éviter les embouteillages en ville. « J’ai acheté un vélo pour me déplacer plus facilement. Très vite, j’ai pris goût à l’effort long, aux sorties sans but précis, au simple plaisir de rouler. »

En quelques semaines, les kilomètres s’enchaînent, sans montre, sans capteur, ni objectif de performance. Un rapport au sport instinctif, presque contemplatif, qui va peu à peu se structurer autour de défis personnels : un semi-marathon, puis un marathon, et Ironman.

De l’Ironman à l’Étape du Tour : une quête d’endurance sans pression

Lorsqu’elle s’inscrit à l’Étape du Tour de France 2024, Clara n’a pas pour ambition de briller, mais simplement de participer. Elle aborde l’épreuve comme un défi personnel, en misant sur son expérience en triathlon longue distance pour gérer la difficulté. « Je savais que ce ne serait pas simple, mais je ne me mettais pas de pression. Mon seul objectif était d’aller au bout. »

La réalité du terrain lui rappelle cependant la rudesse de l’épreuve : des conditions météo changeantes, un col de la Madeleine redoutable, et surtout une cassette inadaptée.

Résultat : plus de deux heures et demie pour franchir ce seul col, sous la pluie, avec des douleurs physiques bien réelles. « J’ai envisagé de poser pied à terre. Mais je savais que si je descendais du vélo, je n’arriverais peut-être pas à repartir. »

Crédit : Instagram Clara Pichon

Deux ambiances, deux visions du cyclisme

Entre l’Étape du Tour « classique », majoritairement masculine, et la version « Femmes avec Zwift », Clara observe des différences marquantes. La première lui paraît plus compétitive, voire un peu tendue. « Il y avait un esprit de performance très fort, parfois pesant. » À l’inverse, l’épreuve féminine lui offre un cadre plus convivial. « L’ambiance était beaucoup plus détendue. Je me suis sentie à ma place, entourée de bienveillance. »

Ce contraste illustre l’évolution actuelle du cyclisme amateur, et en particulier la montée en puissance du cyclisme féminin. Une dynamique que Clara observe aussi sur ses réseaux sociaux, où ses contenus vélo rencontrent un succès croissant, notamment auprès d’un public féminin en quête d’inspiration.

Un message simple : l’essentiel est de commencer

Loin des standards de performance ou des exigences matérielles souvent associées au cyclisme, Clara défend une approche accessible du sport. « Je n’avais pas de capteur de puissance, je ne savais même pas ce que c’était. J’ai progressé en écoutant mon corps, en testant, en me trompant parfois. »

Ce qu’elle retient de ses expériences ? Qu’il est possible de se lancer, même sans “avoir le niveau”. L’exemple de son amie, engagée sur l’épreuve féminine alors qu’elle ne comptait que quelques mois de pratique, illustre bien cette philosophie : « Elle s’est retrouvée sur le grand parcours par erreur, avec la voiture balai derrière elle. Mais elle a tenu bon. Et elle a presque tout terminé. »

Crédit : Instagram Clara Pichon

Pour conclure : plus que l'effort, la mise en mouvement

Ce qui rend le témoignage de Clara précieux, c’est qu’il parle autant d’endurance que de cheminement personnel. Le sport, pour elle, est une manière de se reconnecter à soi-même, de structurer son quotidien et de retrouver du sens. « Lors de mes périodes d’entraînement, tout va mieux. L’effort donne un rythme, une rigueur, une forme de clarté. »

Participer à une cyclosportive comme l’Étape du Tour, ce n’est pas simplement une affaire de watts ou de dénivelé. C’est, avant tout, une aventure intérieure. Et si Clara devait ne transmettre qu’un seul message à celles et ceux qui hésitent encore à se lancer, ce serait sans doute celui-ci :
« Si vous ne commencez jamais, vous ne saurez jamais si vous êtes capable de réussir. »



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