Valentin Madouas : La Bretagne dans le coeur
Dans ce 7ᵉ épisode de la série « Face à Face » par Groupama, présenté par Claire Bricogne, Valentin Madouas nous ouvre les portes de sa Bretagne, entre authenticité, partage et introspection. Au bout du bout du Finistère, le coureur de la Groupama-FDJ se confie sur ses racines, son besoin de lien humain et la manière dont il transforme la frustration sportive en moteur.
Une rencontre à son image : sincère, apaisée et profondément humaine.
La Bretagne, son socle et son refuge
Impossible de comprendre Valentin Madouas sans évoquer sa terre natale. Quand il nous accueille à l’extrême ouest du Finistère, c’est un peu comme s’il nous ouvrait les portes de son équilibre. Ici, tout respire la simplicité : les gens, le vent, les crêpes et ce sens du partage qu’il revendique avec fierté. « Les Bretons, ils aiment discuter avec tout le monde, sans a priori. Les gens viennent comme ils sont, ressortent comme ils sont. »
Pour lui, la Bretagne, c’est à la fois un terrain d’entraînement et un cocon. Un endroit où il retrouve « la mer, le climat, les amis, la famille », bref, tout ce qui aligne son énergie avant la compétition.
Le décor, vallonné et exigeant, est parfait pour un coureur qui aime « rouler vite, ou plus doucement, selon les jours ». Et quand il n’est pas sur son vélo ? Il partage un café en terrasse ou une crêpe « complète champignon » comme il le fait aux côtés de Claire dans cet épisode.
Photo extrait de l’épisode 7 « Face à Face » par Groupama
L’humain avant le coureur
Chez Valentin, la performance passe d’abord par les gens. Il ne s’en cache pas : il tire son énergie du collectif. « Si mes équipiers sont contents d’être là, ça me booste. Si quelqu’un ne va pas bien, je le ressens tout de suite. »
Cette hypersensibilité, il l’assume pleinement. Elle structure son équilibre : quand son entourage est bien, il l’est aussi. Et inversement.
Dans sa tête, le mental ne se limite pas à “tenir bon” : c’est aussi savoir capter les bonnes ondes. « Quand tout ce qui m’entoure est positif, je me nourris de cette énergie. Si tout s’aligne : l’entraînement, la nutrition, l’envie, il n’y a aucune raison que ça ne marche pas. »
Ce lien fort à l’humain, on le retrouve jusque dans ses racines. Chez les Madouas, le sport est une affaire de famille : un père entraîneur, une mère médecin du sport, une sœur dans la santé. « C’est une famille de partage et d’entraide, avec du caractère », sourit-il. Bref, des Bretons comme on les imagine : têtus, solidaires, joyeusement désordonnés.
Crédit : Nico Götz
Une saison de frustration et de lucidité
Si l’épisode respire la Bretagne et la bonne humeur, Valentin ne cache rien : il évoque aussi une saison 2025 mitigée. « J’espérais mieux. J’étais souvent proche, mais il m’a toujours manqué un petit quelque chose. »
Après une année olympique intense, Valentin a senti le besoin de couper, de « laisser le corps et la tête souffler ». En cyclisme, pourtant, le temps ne s’arrête jamais : reprendre plus tard, c’est parfois repartir un peu en retrait. Et dans un peloton où chacun est à 100 % dès février, le moindre pourcent manquant peut tout changer. « Quand tu n’arrives pas à jouer le final sur une course, tu veux rattraper le retard. Mais tu te rends compte que tu cours après le temps. »
Pas de regret, juste de la lucidité. Valentin observe, ajuste, apprend. Il sait qu’il a « battu tous ses records de puissance », mais reconnaît aussi avoir manqué d’un peu de confiance. Ce léger déséquilibre entre le corps et l’esprit, il en parle avec calme, comme une étape normale dans la vie d’un coureur. Parce qu’au plus haut niveau, les jambes peuvent être prêtes, mais la tête, elle, a parfois besoin d’un peu plus de temps pour suivre. « Je sais que j’ai jamais été aussi fort physiquement. Mais pour transformer ça en résultats, il faut que tout s’aligne : la forme, la confiance, le mental. »
Crédit : Nico Götz
Le besoin de variété pour rester vivant
Quand il n’est pas sur un vélo, Valentin bricole, cuisine, jardine ou marche sur les chemins côtiers. Pas pour se fuir : pour se ressourcer. « Je suis trop cérébral par moments. Si je reste trop focus sur un truc, je m’épuise. Faire autre chose me redonne de l’énergie. »
Sous son sourire tranquille, le Breton reste un féroce compétiteur. Et quand on lui demande s’il croit encore possible de battre Pogacar sur le Tour des Flandres, il rigole avant de répondre : « Sur un Tour des Flandres, tout est possible. Sur un Tour de France, non. Mais là-bas, tout peut arriver. »
Un mélange de lucidité et d’optimisme, typiquement “Madouas”. Celui d’un coureur exigeant, qui préfère transformer la pression en énergie. « J’aime bien la pression. Je me la mets souvent tout seul. Ça me garde sérieux, aligné, concentré. Et puis, ça fait partie du jeu »
Au fond, c’est peut-être là que réside la force de Valentin Madouas : savoir conjuguer la rigueur du coureur, la fierté du Breton et d’un homme qui reste lui-même.
 
                         
             
             
             
             
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
     
  
  
    
    
    