Comment relancer le mental QUand le corps lâche ?
La scène est classique. Vous grimpez laborieusement une côte, votre cœur bat la chamade, et là… le panneau fatidique surgit : « Sommet dans 9 km ». Instantanément, un doute vous traverse : vais-je tenir ? Ne cherchez pas plus loin : grimper, c’est dans la tête. Et c’est Fred, coach et grimpeur expérimenté, qui nous le rappelle !
Heureusement, il existe des clés mentales pour mieux vivre ces longues ascensions. En voici les principales, pour transformer la montagne en alliée plutôt qu’en adversaire.
1. Fractionner mentalement son effort
Rien de plus décourageant que de penser au sommet dès les premiers mètres. Face à l’immensité de l’ascension, il faut adopter une approche progressive et segmentée. « Il faut casser la monotonie avec la danseuse, avec des objectifs intermédiaires. Visualiser un virage, puis un autre… plutôt que de voir toute cette ascension qui reste d'un bloc. »
En clair : décomposez la montée en petits objectifs. Cela peut être :
un virage à atteindre,
un repère visuel (arbre, panneau),
un segment de 1 km.
Chaque étape franchie nourrit le sentiment de progression et maintient le moral au beau fixe.
Crédit : Vecteezy
2. Anticiper le profil de l’ascension
Connaître à l’avance le profil de la montée permet de mieux gérer son effort et d’éviter les mauvaises surprises. « Savoir que les trois premiers virages de l'Alpe d'Huez sont très difficiles, ça aide à mieux les aborder. »
Ainsi, un passage très pentu sera perçu comme un obstacle temporaire et non comme un échec en devenir. Une approche utile aussi pour :
mieux choisir son braquet,
doser son effort dès le départ,
caler ses prises d’alimentation/hydratation.
Les applications et compteurs modernes permettent facilement de consulter le profil des cols. Servez-vous-en !
3. Alterner les postures pour relancer l’attention
Monter assis de manière continue favorise la monotonie et la fatigue mentale. Fred recommande de varier les postures : « Se mettre en danseuse permet de changer de chaînes musculaires, mais aussi de casser le rythme et de se remobiliser mentalement. »
Alterner les positions permet :
de relancer le focus,
de réduire l’ennui,
de soulager certaines zones musculaires.
Fixez-vous des routines : par exemple, 10 tours de pédale en danseuse tous les 500 m, ou à chaque virage.
Crédit : Espaces
4. Se fixer des motivations positives
Dans les moments difficiles, le mental fait souvent toute la différence. Fred partage une astuce simple : « Il faut aller chercher du plaisir ailleurs : la vue, le record Strava, le bon repas qui t'attend après. »
Voici quelques leviers de motivation que vous pouvez mobiliser :
la beauté du paysage,
le plaisir de la descente à venir,
la fierté d’avoir franchi le col,
l’envie de battre son chrono,
la satisfaction d’avoir progressé par rapport à ses sorties précédentes.
L’idée est de se focaliser sur le positif et de détourner l’attention des signaux de fatigue.
5. Accepter l’inconfort temporaire
Enfin, n’oubliez pas que grimper est un effort exigeant. Il est normal que ce soit difficile ! « On visualise beaucoup l’obstacle qui est devant nous, mais il faut apprendre à jouer avec ça et ne pas se décourager. »
Le mental du grimpeur efficace repose sur l’acceptation : reconnaître que l’effort est intense, mais transitoire. Rappelez-vous : le plaisir du sommet et de la descente en vaudra largement la peine.