comment l’aérodynamisme réinvente le cyclisme moderne
Il fut un temps où gagner une course cycliste ne tenait qu’à deux choses : de bonnes jambes et un mental d’acier. Aujourd’hui, il faut aussi un logiciel de simulation aérodynamique, une soufflerie dernier cri, et quelques milliers de runs de tests. Bienvenue dans le cyclisme version 2025, où chaque watt économisé peut faire la différence entre podium et anonymat. Et où le moindre détail de votre casque peut transformer votre avenir en course.
Dans cet article, on vous embarque dans l’univers fascinant des gains marginaux avec la team Tudor Pro Cycling et son partenaire Oakley. Accrochez-vous : ça file vite… mais sans turbulences.
Crédit : Getty Images
L’aérodynamisme : l’obstacle invisible
L’aérodynamisme, c’est un peu l’ennemi silencieux du cycliste. Il ne pèse rien, ne se voit pas, ne fait pas de bruit — et pourtant, il vous ralentit à chaque tour de pédale. Selon Kurt, responsable de l’innovation chez Tudor Pro Cycling, « jusqu’à 80 % de l’énergie produite par un coureur peut être absorbée par la traînée aérodynamique. »
Et plus on va vite, plus cette proportion augmente. Autrement dit : à Roubaix, sur un parcours plat et exposé, l’aérodynamisme devient une priorité stratégique. “Ce n’est pas que de mauvaises performances aérodynamiques te font perdre, mais elles t’empêchent clairement de gagner.”
Mesurer l’invisible : comment tester l’aérodynamisme ?
Pas de baguette magique ici. Pour savoir si un casque ou une paire de lunettes “passe bien l’air”, Tudor et Oakley multiplient les tests :
Souffleries (notamment à Silverstone),
Simulations par dynamique des fluides numériques (CFD pour les intimes),
Tests sur vélodrome, pour la constance,
Et surtout, essais en conditions réelles, avec capteurs embarqués.
Chaque approche a ses forces. La soufflerie garantit la précision, mais manque de réalisme. Le terrain est fidèle à la vraie vie… mais incontrôlable. La clé, c’est la complémentarité.
Une approche guidée par les données… et par le design
Chez Oakley, on ne fait pas que des lunettes stylées pour les amateurs de soleil. Leur nouveau casque — conçu en sept mois seulement — est le fruit d’un design “piloté par les datas”. Formes, fentes, ajustements… tout a été dessiné pour trancher l’air, mais sans sacrifier le confort. “Tu peux avoir le produit le plus rapide du monde… s’il est inconfortable, ce n’est plus un avantage.”
Et surprise : parfois, les idées des designers ont permis d’améliorer encore la performance aérodynamique. Comme quoi, la beauté peut vraiment aller plus vite que la lumière.
Crédit : site officiel Oakley.com
Roubaix, ce n’est pas qu’une question de vent
On pourrait croire que sur Paris-Roubaix, seul le confort sur les pavés compte. Mais non. Parce que cette course, c’est aussi plus de 200 km de bitume, où la traînée revient dans le jeu. “Si Roubaix n’était que sur pavés, on roulerait en VTT. Mais ce n’est pas le cas. Il faut tout optimiser : roulement, aérodynamisme, résistance à la crevaison.” explique Kurt.
Et c’est là que les gains marginaux prennent tout leur sens : 1 watt par ci, 2 watts par là, 0,1 bar de pression en plus ou en moins… cumulés sur 6 heures de course, cela peut faire toute la différence.
Une cellule innovation digne de la F1
Chez Tudor, l’innovation n’est pas un gadget : c’est un pilier stratégique. L’équipe dispose de sa propre cellule R&D avec :
3 ingénieurs à plein temps,
1 designer industriel,
Des data scientists,
Et même des doctorants. “On aurait pu signer des coureurs bankables. On a préféré investir dans la science.”
Leur obsession ? Comprendre où va l’énergie, mesurer chaque perte, et transformer un maximum de watts en vitesse.
Et pour les amateurs ?
Bonne nouvelle : ce travail ne profite pas qu’aux pros. L’aérodynamisme est devenu un standard dans l’équipement amateur. Aujourd’hui, ne pas porter un casque aéro, c’est renoncer à de la vitesse gratuite.
Et pas besoin d’être un monstre de watts : à 30 km/h, l’effet de la traînée est déjà énorme. Autrement dit : un casque bien pensé, une paire de lunettes optimisée, et c’est déjà quelques minutes de gagnées sur votre prochaine sortie club. Ou au moins… quelques souffles économisés.
Ce qu’on retient :
80 % de votre énergie peut être mangée par l’air.
L’aérodynamisme est mesuré, testé, simulé, puis intégré dans le design des équipements.
Confort et performance ne sont plus ennemis : les meilleurs produits savent concilier les deux.
Les gains marginaux, ce sont des détails… qui, mis bout à bout, peuvent offrir une vraie victoire.
Et pour les amateurs ? C’est l’assurance de rouler plus vite, plus loin, avec moins d’effort.
En résumé ?
L’aérodynamisme, ce n’est plus une option. C’est le champ de bataille moderne du cyclisme. Et dans la roue des équipes comme Tudor et des marques comme Oakley, chaque cycliste peut désormais goûter à une technologie longtemps réservée à l’élite. Alors la prochaine fois que vous verrez un casque un peu trop design… ne riez pas trop vite : il vous dépasse déjà.